Pour la troisième année, Fr. Tito Soquiño a célébré une messe pour l’environnement dans la basilique mineure du Santo Niño, convaincu que la dévotion au Saint Enfant doit également s’exprimer par une gestion responsable de la création.
Ce message arrive à point nommé, car la nature a lancé un appel à l’aide concernant le sort d’au moins 14 requins-baleines qui fréquentent les côtes de la ville d’Oslob, dans le sud de Cebu.
Les pêcheurs se sont transformés en guides marins, nourrissant les butarins de petites crevettes afin de les attirer vers leurs bateaux et d’attirer davantage de touristes payants.
Deux requins-baleines ont obtenu plus que ce qu’ils avaient demandé. L’un d’eux, appelé « Lucas » par les pêcheurs, a été blessé à la tête par l’hélice d’un bateau à moteur, tandis qu’un autre, appelé « Berto », nage avec un harpon planté dans le dos.
Si les habitants de Cebuan ne traitent pas cette nouvelle merveille avec beaucoup de précautions, nous pourrions faire plus de mal que de bien à ces douces créatures.
Les requins-baleines sont classés comme « vulnérables » (à trois crans de l’extinction) dans la « liste rouge » des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Nous saluons les efforts déployés par la ville d’Oslob pour adopter une ordonnance municipale visant à réglementer cette activité en plein essor, avec des règles claires qui interdisent l’utilisation de bateaux à moteur pour approcher les requins-baleines ou nager à moins de trois mètres.
Il est également interdit de toucher ou de chevaucher les créatures des profondeurs qui ont trouvé leur place dans les eaux peu profondes du barangay Tan-awan, à Oslob.
Le véritable test, cependant, consiste à faire respecter les règles et à développer au sein de la communauté côtière un sentiment partagé de protection du banc de butarins dont le comportement inhabituel n’a pas encore été entièrement compris, ni les conséquences de l’intérêt soudain et intense de tant de visiteurs.
Sur Internet, des photos sous-marines ont circulé ces derniers mois, montrant des plongeurs téméraires chevauchant un requin-baleine à Oslob pour se vanter. De telles images irresponsables ne font qu’aiguiser l’appétit d’autres amateurs de sensations fortes qui risquent de nuire à de gentils habitants de la mer qui ne sont pas des prédateurs.
Il faut se méfier de l’ignorance et de la cupidité.
Les habitants d’Oslob et les touristes doivent se rappeler que l’incroyable spectacle qui se déroule au large de la côte du barangay Tan-awan peut disparaître aussi facilement qu’il est apparu. Par nature, les requins-baleines ne font que passer.
Le dossier de l’UICN sur les requins-baleines indique que « ces animaux entreprennent des migrations pluriannuelles et sur de très longues distances » de l’Australie vers l’Asie, y compris une migration de deux mois de la mer de Mindanao au sud du Viêt Nam, du golfe de Californie, au Mexique, jusqu’à proximité des îles Tonga.
Source : Inquirer.net Inquirer.net